Saturday 1 September 2012

LGBT and friendly bookshop in Nice, France

If you ever come to Nice in France, don't miss the great LGBT and friendly oriented bookshop Vigna. It is very easy to locate in the city center and you will find a LOT of very good references there! The library is run by two nice ladies (who like to talk about their books!) and it's open on Friday and Saturday from 2pm to 6.30pm. They would love to recommend affordable popular or rare books to you... whether you're into pro sex feminism, lgbt classics or edgy art books for example! They also take part in the LGBT cultural life of the city with exhibitions and film projections.



I asked them to talk a little bit about some of their favorite books. It's in French but anyway you can catch some names to google ;)



Le premier livre qui me vient à l’esprit n'est pas une fiction, c’est le Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes dirigé par Didier Éribon : une source formidable, un recours pour vérifier une info ou creuser un sujet. Bien sûr, il y a des lacunes et il mériterait d’être révisé (il est paru en 2004), afin de donner leur place ou nouveaux/nouvelles protagonistes des cultures homosexuelles, mais quel incomparable outil ! C’est un livre qui nous a encouragées dans notre projet de librairie spécialisée : oui les cultures homosexuelles existent, elles méritent d’être approfondies, connues et développées et elles concernent tout le monde. Les livres qui s’y rapportent sont précieux ; je citerai encore La culture gaie et lesbienne d’Anne et Marine Rambach, qui revient sur l’histoire récente, le militantisme gai et lesbien, et les combats toujours à mener pour les droits humains.

J’ai pensé ensuite à un poète américain Joe Brainard (1941-1994), dont j’ai tellement aimé le livre I remember, et qui n’est guère connu en France. I remember, c’est pourtant le modèle américain qui a inspiré Georges Perec pour Je me souviens, une variation impressionniste sur les mille bricoles dont on se rappelle et qui forment le tissu chatoyant du passé collectif et intime. Un jeu auquel on participe volontiers – je m’en souviens aussi ou non ce n’était pas comme ça pour moi – et qui distille une nostalgie puissante, traversée d’humour, le tout en version gay pour Brainard.



Remontant le fil de mes enthousiasmes littéraires, je me souviens (à mon tour) d’avoir cherché lorsque j’étais plus jeune des fictions où me reconnaître. Un petit livre m’a troublée et émue alors: Olivia par Olivia (c’est le pseudonyme de Dorothy Bussy, la sœur de Lytton Strachey et une grande amie de Gide). Son charme ne m’a pas déçue à la relecture. Olivia évoque l’atmosphère fiévreuse et passionnée d’un pensionnat de jeunes filles au début du XXème siècle. La narratrice revient sur son passé quand, élève de l'école, elle est tombée amoureuse de la charismatique directrice qui entretenait une relation chaotique mais toujours étroite avec son associée. Ça finit mal et c’est très bien. Évidemment l’histoire, son ambiance, ses protagonistes rappellent un tas d’autres ouvrages depuis Claudine à l’école de Colette en passant par Jeunes filles en uniforme de Christa Winsloe (1934), Thérèse et Isabelle de Violette Leduc ou encore plus récemment L’hymne aux murènes de Mireille Best. Le pensionnat de jeunes filles est longtemps resté une valeur sûre de l’imaginaire lesbien...

Mais l’imaginaire lesbien ne se limite pas à la description – si émouvante soit-elle - des troubles de l’adolescence. Gabrielle Wittkop, née en 1920, morte en 2002, laisse une œuvre transgressive, sulfureuse, mêlant morbidité et érotisme sadien dans une langue magnifique, baroque et classique. Personnellement j’ai beaucoup aimé La marchande d’enfants, un roman fascinant qui évoque avec cynisme les difficultés professionnelles d’une maquerelle à laquelle une consœur anglaise propose quelques conseils, le tout à la veille de la révolution de 1789.


Dans un tout autre ordre d’idée (l’éclectisme est le maître mot de la bouquinerie) j’ai lu récemment L’accompagnement de René de Ceccaty (1994), un court récit très émouvant sur la mort de son ami Gilles Barbedette, auprès duquel il est demeuré jusqu’au bout. Gilles Barbedette (son nom n’est jamais cité dans le livre, mais une courte recherche m’a appris qu’il s’agissait de lui) était un jeune écrivain beau et talentueux fauché par le Sida. On lui doit entre autre une histoire du Paris gay 1925, écrit en collaboration avec Michel Carassou, et qui fait toujours autorité. Ceccaty n’était pas son amant mais son ami, choisi par Barbedette pour être près de lui. Témoin toujours lucide, Ceccaty donne un texte sans pathos qui évoque les soignants lâches ou héroïques, la maladie implacable, les couples réclamant le respect de leur lien. Cela n’est pas sans rapport avec d’autres beaux livres : La symphonie des adieux d’Edmund White ou Ce sont amis que le vent emporte d’Yves Navarre.



C’est un exercice un peu frustrant que de présenter quelques livres, et au moment de conclure, je regrette de n’avoir pas évoqué les Grandes espérances de Kathy Acker, pionnière de la contre culture américaine, féministe punk et pro porn -, Nicolas Pages de Guillaume Dustan, controversé et si novateur, ou encore Hotel Bristol New York, N.Y de Michel Tremblay, un bijou d’humour et d’émotion…

Les livres qu’on aime, on oublie quelquefois qu’on les aime pour leur en préférer de nouveaux, plus récents ou redécouverts. À cet égard, la librairie c’est mieux qu’une pâtisserie pour un gourmand !



Don't hesitate to like the Facebook page and visit the bookshop if you come to the South of France sometimes!

xxx, see you readers!

2 comments:

  1. Super intéressant, merci pour cette découverte et redécouverte de livres. Je ne manquerai pas de visiter la librairie lors de mon futur passage à Nice! :)

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  2. Bonjour, je suis ravi que cela vous intéresse. Bonne visite si vous passez par la librairie :)

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